Position du CTS concernant la transformation de l’hôpital Jean Verdier
Le CTS 93 a pris connaissance de la nouvelle étape de la « modernisation » de l’hôpital public et de l’APHP dans l’est parisien.
L’hôpital Jean Verdier devrait voir disparaître ses lits d’hospitalisation pour être transformé en super centre de santé (15 consultations de spécialités médicales et chirurgicales ainsi que le transfert du CMS de Bondy (pour les médecins généralistes) qui serait intégré ou positionné devant l’ancien hôpital.
Le pôle mère-enfants (objet de financements considérables ces dernières années) serait transféré sur Avicenne…
Les urgences qui seront maintenues sur le site ne disposeront pas de lits d’aval spécialisés mais d’un « service de médecine » dont on peut craindre qu’il serve de file d’attente pour une hospitalisation plus spécialisée qui se fera, quand cela sera possible et là où cela sera possible …
Le plateau technique sera maintenu et ouvert de façon « préférentielle » aux Bondynois.
Après avoir reçu longuement sur ce sujet les représentants du Groupement Hospitalier Universitaire, le CTS dans lequel les avis restent partagés sur cette évolution s’étonne d’un certain nombre d’éléments :
1/ Le choix économique qui prévaut manifestement dans cette opération et qui semble théoriquement cohérent dans le contexte actuel de diminution de l’offre d’hospitalisation classique de soins semble avoir été fait sans étude d’impact sur l’offre territoriale de soins en général.
2/ On peut se poser la question de savoir quelle structure médicale quelque soit son mode de fonctionnement pourrait envisager une installation ou une succession dans le cadre de cette commune voire au delà sur les communes de proximité ??
Il reste 70 praticiens libéraux à Bondy dont une vingtaine de spécialistes (la quasi totalité exerçant en secteur I). La difficulté pour ces professionnels de mettre en place une association ou une succession risque dans ces conditions de devenir insurmontable.
Le centre municipal de santé ne pourra assumer une offre de soins de premier recours suffisante pour pallier cette désertification programmée.
Cette opération risque ainsi d’entraîner une difficulté majorée d’accès aux soins pour le territoire qui ne pourra pas être compensée par la création de six ou sept consultations supplémentaires de l’hôpital notamment au regard des spécialités concernées.
3/Par ailleurs concernant l’accès à l’hôpital, les perspectives financières qui seraient nécessaires afin d’assurer une transition cohérente entre les différents hôpitaux du Département, ne semblent absolument pas garanties. Il semblerait même que les budgets accordés récemment ne seraient destinés essentiellement qu’à prolonger la durée de vie des services que l’hôpital Avicenne sera bien incapable d’absorber. Il faut rappeler le transfert du service de cancérologie en 2012, de la stérilisation en 2013, de la chirurgie digestive en 2015 de la stomatologie en 2016… Il s’agit donc bien d’une opération de longue haleine qui fait suite à la disparition progressive de certains hôpitaux de l’APHP ainsi que de nombreux établissements privés…
Le Conseil Territorial de Santé s’inquiète de cette évolution marquée par la poursuite de la concentration hospitalière.
Il regrette le caractère tardif de la concertation et sera attentif au risque de désertification accrue que ce projet porte en lui.
Il reste désireux de participer à l’évolution en cours des structures hospitalières et souhaite la participation de tous les professionnels concernés ainsi que des représentants des usagers et des élus à toute initiative concernant ce sujet.
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